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Band of Brothers

Band of Brothers Part 37

Dans la rubrique Band of Brothers nous donnons la parole à des amateurs de sneakers, pour cette trente septième interview express, Jon a des choses à vous dire…

Bonjour Jon, présente toi en quelques mots ?
Bonjour! Je suis Jon AlonePRDZ. Ça se prononce « Alone Prodz ». Ce n’est pas mon vrai nom, c’est un pseudo qui me caractérise bien. Quelqu’un d’un peu solitaire, qui mène ses affaires et ses projets généralement seul. Pour autant, je suis très sociable, j’aime échanger et rencontrer du monde. J’ai la quarantaine, je suis marié et père de famille. Je suis originaire de Nice, mais j’ai vécu un peu partout : Banlieue de Lyon, de Saint Etienne, Annecy, Marseille, Le Mans, Paris 18eme. Aujourd’hui je suis installé dans l’Est de la France. C’est une région qui ouvre des espaces intéressants du fait de sa proximité avec l’Allemagne, la Belgique ou le Luxembourg.

Par quel biais es-tu venu à la sneaker (le sport, la curiosité du moment…) ?
J’ai grandi dans les années 80, dans ces quartiers dit « populaires ». Ce n’est pas le sport, Jordan, la NBA, la mode ou le minitel qui m’ont fait aimé les « sneakers ». Terme d’ailleurs totalement inconnu à cette époque où l’on mangeait des Treets et des Raiders! Pour nous c’était des baskets et basta. Ni « sneakers », ni « kicks » ou « heat ». Juste des baskets! Les « grands » autour de moi portaient du Ellesse, du Lacoste, du Tacchini, du Fila. Et pour ce qui est des baskets, Adidas menait la danse. N’oublions pas qu’en France, du début jusqu’au milieu de cette décennie, c’est Adidas le numéro 1. Tobacco, Rod Laver, Stan Smith, Nastase, Abdul Jabbar, Top Ten, Americana, Forum, Decade et toute leur gamme running sont les modèles que tu croisais le plus. Cela cassait totalement les codes vestimentaires alors en vigueur. Les « vieux » ne mettaient jamais de «tennis», comme il disaient. Pour la jeunesse de l’époque, c’était le début du « streetwear » version française : Polo ou pull de marque, veste ou bas de survet’, doudoune, aviateur, Bombardier, K-Way, bonnet roulé, Levi’s, Loïs, velours et paire de baskets. On commençait à mélanger des pièces « classiques » et des pièces sport. Ça peut paraitre cliché mais c’était vraiment ça! Plus tard viendront les Lendl, les Edberg, les ZX et le système Torsion décliné sur le running ou le BBall. À cette période, Nike était encore très loin d’être « LA » marque qu’il fallait porter. Le Coq Sportif, Ligne 7, Noël ou TBS étaient aussi des marques que tu voyais un peu. Les 80’s c’était aussi toute une époque où le culte du corps commençait à prendre de l’ampleur. C’était le développement massif des salles de musculation, du fitness et du running. Il y avait un côté « sport » qui rentrait dans la société française. C’est donc par ce biais que je suis venu aux baskets. C’était la culture de mon quartier, de mon époque. Je ne suis que le produit de mon environnement. J’étais un gosse qui faisait du BMX en bas de chez lui avec ses potes et qui rêvait de porter ce que les grands avaient aux pieds. C’était un pur truc de mecs! Tu ne voyais pas les filles en baskets , sauf lors des séances de sport à l’école. Et encore. Alors qu’aujourd’hui il est devenu chose courant de croiser tout un tas de nanas dans les boutiques spécialisées, sur les forums, les pages, les groupes ou bien encore sur des events. Ça aussi c’est un truc qui a changé et les marques l’ont très bien compris. L’année 1983 allait aussi beaucoup amener. Le dimanche après midi, il y avait l’émission de Sidney, « Hip-Hop » sur TF1.

On ne savait pas vraiment encore ce que c’était, ni tout ce qui allait en découler, mais on a accroché direct. Ça nous parlait. Ça nous changeait de Champs Elysées, de Guy Lux, Dalida, Sardou et Hallyday! Tout mon quartier regardait. L’émission terminée, on se rejoignait en bas pour se « rouler par terre ». Les mecs que l’on voyait à l’écran nous ressemblaient et portaient majoritairement des baskets. On y voyait de la Clyde, de la Cortez, de la Superstar. À l’époque tu voyais un peu des baskets dans « Starsky & Hutch » ou dans « Arnold et Willy ». Il n’y avait ni internet ni magazines spécialisés. La culture hip-hop à fait beaucoup pour la culture « sneakers » en France. C’est indéniable. Sans le Hip-Hop, pas mal de shops ou de marques ne se seraient pas développés de la sorte. Surtout les shops sneakers tels que nous les connaissons aujourd’hui. Car je n’oublie pas, qu’à cette époque, en dehors d’ Intersport / La Hutte, Athlete’s Foot et le magasin du coin de ta rue, celui qui vendait des Mephisto à ton prof d’EMT: ben y’avait rien du tout! Pas de Foot Locker, de Size?, de Nike et Adidas Store ou la multitude d’indépendants que l’on connait tous. Que les releases ne se bousculaient pas toutes les semaines dans les vitrines. T’avais des nouveaux modèles 2,3 fois par an. Pas tous les 7 jours comme aujourd’hui. Dans les 90’s, les Jordan c’était une par an aussi. Déclinée sur 2 ou 3 coloris. Sans plus. Les mômes de 2013 sont grassement servi à ce niveau. Tant mieux pour eux. Tant mieux pour nous aussi.

Tu sembles brandir comme un trophée la Air Max 1 OG « Dark Obsidian » et une Asics Gel lyte 3, As-tu une histoire particulière avec ces paires ? Pourquoi ce choix ? qu’ apprécies-tu dans ces modèles ?
En fait je suis venu avec deux paires. Deux running parce que c’est vraiment ma came. Une GR, la retro 2013 Air Max 1 OG « Dark Obsidian » et une Asics Gel Lyte 3 dans son coloris OG « Purple / Orange / White » sortie chez Kith. Concernant l’AM1, ce coloris fût mon premier sur ce shape, ma première paire d’Air Max 87. Tout simplement. Mon père me les avait offerte pour mes 14 ans. J’ai donc eu l’OG. J’ai adoré cette paire. J’avais l’impression d’avoir un trésor aux pieds. J’avais eu ma première Nike Air avec la Windrunner 86. Modèle dont j’attends désespérément qu’il soit « rétro ». Mais la 87, c’était un truc de fou avec cette bulle d’air apparente. Elle était magique pour moi. Je regardais à travers la bulle, j’appuyais dessus, j’essayais de comprendre comment ils avaient pu enfermer de l’air à l’intérieur. Quand je la mettais, en plus de la kiffer, elle me faisait penser à mon père que je ne voyais pas tout le temps, mes parents étant divorcés. C’était vraiment particulier. Mon père est mort cette année dans des conditions difficiles. Cette paire est ressorti au même moment. Comme ça! Certains trouveront peut être ça stupide, mais mes convictions font que je ne crois pas au hasard. Je crois aux signes. Alors je l’ai triplée! J’en porte une et j’en conserve deux autres précieusement.

Certes, on a tous le même avis sur ce shape version 2013, mais je m’en fous royalement. Elles sont bien plus qu’une simple paire de pompes pour moi. Pour l’Asics, c’est plus pour un petit « coup de gueule ». Mais un truc gentil, pas un truc de hater. Parce que c’est un shape que j’adore. Mais, c’est un shape qui devient de plus en plus à la mode. Longtemps décrié ou moqué à cause de son système de languette, il attire aujourd’hui pas mal de monde. C’est même un phénomène qui me dépasse de plus en plus tellement il me parait soudain. J’en possède 25 paires, 25 coloris différents. J’ai quelques heats et des GR. Ce n’est donc pas le genre de « collection » que l’on fait en 3 semaines. La Gel Lyte 3 est sortie pour la première fois en 1991 avant d’être « rétro » par Asics à partir de 2006. Longtemps, j’ai pu acheter ce chausson sans jamais me soucier de savoir comment j’allais me procurer une paire fraichement sortie. Sans avoir à courir en Allemagne 1 mois avant la sortie pour mettre de coté une paire à ma taille. Je dis chausson car le confort est incroyable et c’est le meilleur « true to size » que je connaisse. Mais depuis quelques temps, c’est devenu une mission cette pompe! Surtout les collabs entre Asics et Ronnie Fieg. C’est vrai que les modèles de Fieg chez Asics sont toujours une réussite. Tant au niveau du choix des coloris, que des matières. Mais je crois que la hype et le groupe Facebook « Asics Gel Lyte 3 » ont poussé le bouchon trop loin. Il suffit de se rendre sur le site de Kith un jour de release pour s’en rendre compte. La paire que j’ai dans les mains est probablement la dernière paire que j’ai réussi à coper chez eux sans prise de tête. Pour tout te dire, je l’ai même doublée. En ligne et au calme. Incroyable. Mais depuis, c’est, je crois, devenu impossible. Ronnie Fieg est le seul homme capable de changer la face du monde avec un « rope lace »! Ahahahahahah! C’est une très belle réussite. C’est très très fort. D’ailleurs je pense qu’il y a un marché à prendre sur le « rope lace ».

Te souviens-tu de ta première paire?
Ah oui! Très très bien! Elle était Bleu marine et bleu ciel. En nylon et nubuck. C’était une running Arthis! C’était la marque de Carrefour! Mais j’étais content! J’avais une running que je trouvais belle. Et la running c’est la base non?! Plus sérieusement, ma première pompe de marque c’est une Stan Smith. La vraie. Celle avec la languette fine en cuir et la tête de Smith dessus. Probablement très influencé par ce que je voyais autour de moi. C’était un samedi après midi. Je chaussais du 36 mais la dernière paire en magasin était du 35. J’ai pris la tête à ma mère, qui logiquement refusait d’acheter une chaussure trop petite, en lui disant que: « Non, ça va! C’est ma taille j’te jure ». Et le vendeur qui disait: « C’est un modèle qui bouge beaucoup madame. Vous verrez! » Ahahahahah!!! La force de vente du mec! Magnifique! Un grand moment. J’ai finalement eu la paire, pas mal d’ampoules, mais j’étais vraiment heureux. J’étais comme les grands de mon quartier. J’avais une Stan Smith!

Es-tu un collectionneur ou un passionné ?
Forcement un peu des deux! Comme tout le monde je pense. Mais je pencherai plus pour le côté passionné. Je me fiche de ce que pense les autres de tel ou tel shape, de telle ou telle release. J’achète ce qui me fait plaisir. Comme cette retro AM1 avec laquelle je suis venu. Quelque chose que je vais trouver à mon gout. GR ou pas. Je ne suis pas un chasseur de heat. Je m’en moque royalement. Si je veux vraiment un heat, j’ai aujourd’hui assez de réseau pour réussir à mettre la main dessus. Mais ce sera avant tout parce que je trouve le produit vraiment top. Ce qui est loin d’être, à mon avis, le cas de tout ce que l’on place ou vend sous cette appellation. Je n’achète des baskets que pour moi. Pas pour les autres, ni pour la communauté. Mon plaisir je le prends en appréciant tout ce qui se trouve dans mes boites. Pas en cherchant à être « quelqu’un » parce que je porte ceci ou cela. Passionné aussi parce que, grâce à ce délire, j’ai pu rencontrer plein de gens intéressants et passionnants qui m’ont tous enrichi de quelque chose à leur façon. La basket peut être un lien pour se connecter. Je trouve ça super. C’est même le plus intéressant dans tout ça. Surtout si cela permet de découvrir d’autres choses. Ne parler que de baskets autour d’une table pendant des heures ce n’est pas ce qui me fait le plus rêver. Surtout que 9 fois sur 10, on retombe rapidement sur tous les poncifs et les lieux communs de ce sujet. Ça devient très très vite chiant. Si en plus, t’en as un qui veut étaler sa « culture », alors là ça devient infernal! On a une passion en commun. Okay. On peut en parler. Mais pas que…

Pourquoi existe t-il un tel engouement pour la basket de nos jours ?
Selon moi, c’est parce que nous, je veux dire ma génération, sommes désormais les adultes et les décideurs de cette époque. Nous avons acquis un pouvoir d’achat et nous avons imposé notre mode de vie et de consommation. Nous portons des baskets. Nos petits frères, nos petites soeurs portent des baskets. Nos enfants, portent des baskets. Ils sont élevés de la sorte,avec ce genre de « chaussures » aux pieds. Mon fils qui à 11 ans connait déjà pas mal de choses sur le sujet. Des choses que je lui retransmets. Quand il me questionne dessus, je lui en parle mais je ne lui impose rien. Il n’y a rien de plus naze que ces parents qui forcent leurs enfants à aimer les mêmes choses qu’eux. Une fois adulte, il sera très probablement à son tour consommateur. Pour lui, avoir une paire de baskets aux pieds est quelque chose de normal. Pour ses potes aussi. Ça n’a absolument rien d’extraordinaire comme à mon époque. Quand j’étais enfant, mes parents ne portaient pas de Nike ou des Reebok pour aller au boulot ou à une soirée entre amis. C’était chaussure en cuir, point barre! Les personnalités de l’époque n’étaient pas sous contrat avec des marques. Les couturiers ne signaient pas des collabs. Tu n’avais pas autant de publicité sur le sujet! De nos jours, certains se marient même en baskets! J’imagine à l’époque l’image qu’aurait renvoyé le couple qui se serait marié de la sorte… Si on ajoute à ça l’explosion du net et de la sur-information, on arrive à quelque chose qui devient, vu a travers ce prisme, énorme. On voit de la basket partout. Dans les magazines féminins, dans les films, les séries, les emissions télé, les clips. C’est devenu incontournable. Ma génération est responsable de tout ce joyeux bordel! Pour autant il manque encore une étape pour qu’en France nous soyons définitivement plongé dans le « sneakers way of life »: Les petits vieux qui poussent leur Caddie en running! Comme ceux que tu peux croiser dans un supermarché aux États Unis. Je pense que nous serons les premiers!

Et si on parlait de recel… Penses-tu qu’il permet quelquefois de mettre la main sur des paires impossibles à avoir chez les distributeurs ou en boutiques ? ou le consideres- tu comme néfaste ?
C’est un vaste sujet qui fait encore couler pas mal d’encre. Tout d’abord, j’aimerais donner mon avis sur un truc que j’entends, ou lis très souvent à ce sujet. Le fameux: « De toute façon ça a toujours existé ». De quel « toujours » parle -t-on? À partir de quand, ceux qui parlent de la sorte ont commencé à acheter des baskets? Car non, en France ça n’a pas toujours existé. Tu n’achetais pas 2 fois son prix une paire, à un pote ou un inconnu, parce que cette paire ne se trouvait plus au magasin près de chez toi. C’est des conneries de raconter ça aux plus jeunes. Il ne faut pas oublier, qu’avant les QuickStrike, HyperStrike, Family and Friends, Limited, Ultra Limited, les collabs, il n’y avait que des GR! Rien d’autre. On n’appelait même pas ça GR. C’était juste ce qui sortait. Il n’y avait pas 50 solutions. Ou tu avais de l’argent ou tu n’en avais pas! Ou ton revendeur avait le modèle, ou il ne l’avait pas! Au mieux, t’avais un cousin qui pouvait l’acheter pour toi dans son bled et te l’envoyer par la Poste… Mais il ne te demandait certainement pas un billet pour ça! Oui, t’avais bien quelques mecs qui rachetaient des vieilles paires déjà défoncées à d’autres parce qu’il galéraient vraiment niveau thunes!

Mais pour moi, ça c’était de la brocante! Pas du resell. Qui doublait, triplait les paires à l’époque? 0, 2,5 ou 10 gars en France? Je n’en sais rien. Du moins je n’en ai jamais connu. Mais si cela se faisait, c’était soit des mecs plus vieux, avec un fort pouvoir d’achat, soit des mecs avec des parents aisés. Qui pouvait dépenser 3000 francs (500€) à 15 ans en 1990 pour acheter plusieurs Jordan V afin de les revendre plus cher??? Franchement j’vois pas. Alors, s’il vous plait , arrêtez avec ce « toujours »! Quand ce phénomène a commencé à se développer chez nous, je me suis dit « Pourquoi pas? ». Après tout, on en retrouve dans tous les domaines où il y a des collectionneurs. Dernièrement j’ai mis la main sur l’Asics Gel Lyte 3 « Knicks » du pack ECP. DS. Je l’avais loupée le jour de la release. Je l’ai financée en revendant des paires DS qui dormaient dans mes placards. Au prix retail ou bien avec 30€ de bénef par ici, 50€ de bénef par là. Et j’ai eu cette paire 8 mois plus tard grâce à un reseller. Le principe est sympa non? C’est comme un petit placement financier à plus ou moins long terme. Avec des potes on plaisante autour de ça en parlant de « bonne soupe », de « bicraving ». Est ce que cela fait de moi un horrible personnage? Je ne pense pas. Ce qui est devenu petit à petit plus pénible, c’est la multiplication à outrance des mecs qui font ça. Le coté automatique, systématique sur beaucoup trop de releases. Avec des prix absolument incroyables et une sur-évaluation de pas mal de modèles. Un grand nombre de pages ou de groupe sont dédiés à ce système sur le net. C’est, il est vrai, quelque chose que j’ai condamné. Mais bon, finalement, tout le monde semble y trouver son compte puisque tôt ou tard les paires se revendent malgré les cris et les plaintes. Ça gueule beaucoup sur les réseaux sociaux à ce sujet. Mais les même s’empressent d’aller chez Flight Club à peine le pied posé à New-York! Qu’est ce que Flight Club sinon un magasin de resell? Ils trouvent que ceux qui font ça chez nous sont la honte, l’infamie de ce game…Alors que Flight Club avec ses prix de dingos, ça passe!, C’est un endroit formidable! « Quoi???? T’as pas été chez Flight Cluuuuub???? »… Étonnant non?! J’aime bien Flight Club. Mais j’y vais comme on va au musée. Je n’y ai jamais rien acheté. Je crois que ceux qui resellent ne sont pas ceux qu’il faut blamer. Ceux qui hurlent au scandale devraient plutôt se poser les bonnes questions sur les magasins qui laissent 1 ou 2 personnes repartir avec un lot de 12 ou 24 paires au nez et à la barbe des autres. Je pense que c’est la « nouvelle » génération qui se sent le plus frustrée. Parce qu’elle est inondée d’informations mais se trouve totalement dépourvue au moment de la sortie. La mienne connaissait ce genre de pénurie et d’indisponibilité depuis le début. Quand de simples GR étaient rares par manque d’un bon et important réseau de magasins à travers la France. Alors, perso, je ne suis ni frustré ni aigri. Plus rien ne me dérange à ce sujet. Il fait désormais partie intégrante de la chose. Et puis il y a toujours moyen de discuter et de lowballer un prix, Toujours.

Selon ton experience, pourquoi existe t-il un clivage aussi marqué entre la nouvelle et l’ancienne génération de sneaker addict ou sneakerhead ?
Y’a pas vraiment de clivage au sens strict. Il y a plus des façons différentes de se comporter, de communiquer, de prendre les choses de telle ou telle façon. Parfois ma génération est choquée alors que cela parait anodin pour les plus jeunes. Je pense que chacun doit vivre sa passion telle qu’il l’entend. Sans avoir à subir le dictat des autres, les avis tranchés et les railleries. Personne n’est au dessus de la mêlée. Nous formons un ensemble hétéroclite. il ne faut pas s’enorgueillir de tout savoir lorsqu’on ne vit que par le 2.0 et ce à n’importe quel âge!

Te considéres- tu comme un sneaker addict ? Ce terme est à la mode, qu’en penses-tu ?
Je ne me considère comme rien du tout. Tout ce que je sais, c’est que j’’étais là avant que toutes ces expressions ne traversent l’Atlantique. Elles ne m’ont pas définies, elles ne m’ont pas fait. Je suis juste quelqu’un qui aime les baskets comme d’autres aiment les voitures ou la BD. Rien d’autre. Sans gloire ni prétention. Le mot « addict » je n’y arrive pas. Il me renvoie un truc négatif. Y’a des addicts au crack, au sexe, au jeu. Ça relève de la médecine et Dieu merci je ne suis pas malade. Après, c’est juste mon avis. Chacun s’appelle comme il veut ou se retrouve dans ce qu’il veut. À la limite, au milieu de toutes ces appellations sans aucun intérêt, je crois que « sneakers enthousiast » est celle qui me conviendrai le mieux. Parce que dans « enthousiast » , il y a du positif, de la joie, de l’entrain, du sourire. C’est festif!

Le mot de la fin ???
Quittez cette loupe déformante qu’est le 2.0! Soyez curieux! Enfilez une paire et sortez de chez vous! Partez à la découverte des gens, des choses qui vous intéressent. Faites vous votre propre avis. Affirmez vous et ne laissez personne vous dicter vos goûts ou vos choix. On a qu’une seule vie, mais on peut en vivre cent. Ne restez pas enfermé. Dans rien. Vivez en paix avec vous même. Vous vivrez en paix avec les autres. Souriez!

Crédit photos: Babylon

S.A

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