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Band of Brothers

Band of Brothers Part 49

Dans la rubrique Band of Brothers nous donnons la parole à des amateurs de sneakers, pour cette quarante neuvième interview express, Smail a des choses à vous dire…

Bonjour Smail, présente-toi en quelques mots
Bonjour à tous voilà donc moi c’est Smail 34 ans, né à Paris, mais j’ai grandi en Algérie. je bosse dans la prévention incendie de nuit. je chausse du 12/13.  je suis un fan de sneakers, comme beaucoup d’entre vous qui n’osez pas toujours le dire, mais il n’y a qu’à en parler avec des gens qui ne sont pas dedans pour vite s’en rendre compte que c’est une drogue dure … haha!!!

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Band of Brothers

Band of Brothers Part 57

Dans la rubrique Band of Brothers nous donnons la parole à des amateurs de sneakers, pour cette cinquante septième interview express,  Solélé a des choses à vous dire…

Bonjour Solélé, présente toi en quelques mots.
Je ne vais pas donner mon vrai prénom car de toute façon on ne me croit jamais quand je le dis, donc on va rester sur Solélé. J’ai entamé le quart de siècle et contrairement à ce que l’on pourrait penser, car on peut me croiser assez souvent sur Paris, je n’y vis pas, je suis de Reims dans le 51 (à peine 2h de Paris).

Quel a été le facteur déclenchant de la passion pour la kicks?
Je ne sais pas du tout ce qui a déclenché cet engouement pour les sneakers. Aussi loin que je m’en souvienne, c’est-à-dire au collège, je sais que je demandais déjà des paires pour mes anniversaires ou Noël. Sur les 4 années du collège je me souviens avoir réussi à avoir une Air Max, une Dunk Low et une Adidas Superstar . A cette époque déjà je « flambais » car dans mon établissement personne ne connaissait ni n’avait ces paires. En effet, j’ai grandi dans la campagne profonde, sans grands frères, sans internet, sans chaines de clips pour m’inspirer. On n’avait pas tout ça avant. Si je demandais des baskets c’est parce que j’étais un vrai garçon manqué donc jogging et baskets autant que je le pouvais … Par la suite au lycée je me souviens que c’était l’époque des Air Force One j’en ai eu trois paires, on se moquait de moi car je m’habillais en baggy baskets comme les basketteurs ou comme les chanteurs américains qu’on voyait à la télé. Arrivée à la majorité, à la fac, et à la ville surtout lol, alors là j’ai pu commencer à me lâcher grâce aux magasins auxquels j’avais alors accès mais aussi avec internet. De plus, je devenais autonome donc je faisais ce que je voulais de mon argent, la maman n’était plus derrière pour dire oui, non, c’est trop cher, choisis autre chose, c’est pas beau, tu ne vas pas porter ça… Et depuis cela ne fait qu’empirer, c’est devenu une addiction, je passe plus de temps sur les sites de kicks que sur les sites pour femmes. Je suis en constante recherche de nouvelles paires à dégoter et au meilleur prix, mais aussi de vêtements pour assortir avec mes paires. Je dois donc dire merci à mon côté garçon manqué pour m’avoir fait tomber dedans depuis quelques années maintenant.

Tu sembles brandir comme un trophée une paire de Nike Air Zoom turf jet ? As-tu une histoire particulière avec cette paire?
Effectivement j’ai dans mes mains une Nike Air Zoom Turf jet 97 Quickstrike rouge que j’aime beaucoup. Est ce que j’ai une histoire particulière avec cette paire ? Non, pas forcément. Elle fait partie de ma petite collection et je l’aime autant que les autres. Tout comme pas mal de paires je l’ai acheté car j’ai eu le coup de coeur pour elle en la voyant en magasin. Un jour de soldes à Nike Châtelet, je descends là où on peut voir l’étalage des ID, je me retourne du côté où sont exposées certaines paires, les paires soldées pendant cette période et là coup de foudre avec cette Air Zoom Turf. Le coloris rouge, les « veines » sur le dessus de la paire, les plaques en métal sur les côtés, le scratch, une vraie paire d’ovnis comme je les aime. Je ne l’avais jamais vu avant, je ne connaissais pas son existence, ce fut une pure découverte, en plus à un très bon prix. D’ailleurs, je n’aime pas forcément avoir plusieurs coloris du même modèle mais en ce moment je recherche une seconde air zoom turf car j’aime vraiment beaucoup son design. C’est rare que je sois à la recherche d’une paire précise, un certain modèle peut être, mais jamais un coloris ou une édition spéciale par exemple, je marche beaucoup au feeling, au visuel, lors de mes nombreuses recherches ou séances shopping.

Te souviens-tu de ta première paire ?
Comme évoqué précédemment, aussi loin que je m’en souvienne, la première paire qui a marqué mon esprit fut une Air Max bleue marine avec le signe Nike en vert pâle. Je l’avais eu pour mon anniversaire et la rentrée en 5ème, j’avais alors 12 ans. Je ne sais pas si avant j’avais des baskets sans marques et qu’elles ne m’ont pas marqué lol mais voilà cette air max vraiment est mon premier souvenir. J’en étais fière. En vraie petite racaille des bacs à sable, je mettais mon pantalon dans les chaussettes. Combo chaussettes et air max je vous laisse imaginer le truc mdrrrrr.

Qu’est-ce qu’une sneaker pour toi? Un objet utilitaire, du design populaire ou un accessoire de mode qui te confère un style?
La sneaker tout comme toutes mes autres chaussures, mes habits, mes accessoires, font partie de moi. J’ai toujours eu un style un peu différent, décalé, et dans les sneakers j’arrive à m’épanouir en trouvant des paires farfelues. Je ne m’en sers pas pour faire du sport car je n’en pratique pas depuis 15 ans maintenant. De toute façon le terme sneaker a bien été inventé pour désigner justement la basket à usage quotidien, pas spécialement pour pratiquer un sport. C’est un accessoire de mode je l’avoue mais surtout et avant tout une passion, car derrière la paire il y a le plaisir de la recherche, le stress lors d’une enchère, d’un event, la découverte de nouveaux modèles au fur et à mesure.

Que pense-tu de la mode des sneakers à semelles compensées?
Des sneakers à semelles compensées ? Comment dire … euh est ce que l’on peut appeler cela des sneakers d’ailleurs ? Perso je ne suis pas du tout modèles femmes, le rose, le brillant, les choses girlys, ne sont pas du tout mon truc, d’ailleurs je suis contente de faire du 8 US et de pouvoir acheter des modèles hommes. Aujourd’hui c’est la mode, cela marche bien car les marques veulent atteindre un public plus large, plus féminin, plus jeune aussi, mais pas sur que d’ici même 2 ans on en voit encore. De plus, des baskets à talons, vraiment non ce n’est pas ma came. Après ça marche pas mal sinon toutes les marques n’en feraient pas. Sneakers compensées ou plates de toute façon depuis quelques mois c’est la tendance d’en porter. Après chacun ses goûts …

Trouves-tu l’offre suffisante en matière de sneakers pour femmes, les marques font elles assez d’effort pour séduire la gente féminine?
A l’heure actuelle, l’offre est bien suffisante je trouve. Depuis que c’est à la mode les marques font tout pour toucher le public féminin. Des coloris frais, du rose, du violet, du verni, du doré, de l’argenté, des coeurs, des noeuds et des semelles compensées. Il y a eu des associations avec des représentantes féminines, je pense notamment à Alicia Keys pour Reebok ou Teyanah Taylor pour Adidas. Donc biensur que les efforts fournis par les marques sont remarquables. Je ne vois pas ce qu’elles pourraient faire de plus. Les ID sont aussi là pour laisser place à l’imagination des jeunes filles/femmes qui veulent créer leur modèle girly.

Le mot de la fin ???
Achetez les paires que vous aimez, non pas celles « qu’il faut porter » !!!

Crédit photos: Babylon

S.A

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Et si je vous parlais de mon histoire de la Jordan V

Michael Jordan a été pour moi un modèle sportif. J’ai grandi en me passionnant pour ses exploits sur les terrains et en dehors à travers la publicité, la mode, le cinéma. Il n’a jamais cessé de m’inspirer et d’influencer mes choix. Et Les Air Jordan étaient l’un des prismes à travers lesquels je l’admirais. Cela m’a conduit à voir ce qu’il y avait au-delà du produit lui-même et d’y connecter des valeurs tels que le gout de l’effort, l’esprit de compétition, le travail d’équipe…

Et vous avez-vous déjà ressenti une émotion quasi nostalgique en pensant à un modèle ? qui vous rappelle des instants précis, des souvenirs, un contexte… ou l’image d’un mentor, d’un coach ,d’un sportif qui vous a inspiré dans votre choix de vie ???

La genèse…

La Air Jordan V ou Air Jordan 5, sortie en 1990, est la troisième chaussure de la ligne dessinée par le célèbre designer produit Tinker Hatfield. Elle a été inspirée par le style de jeu de Jordan qui se déplaçait sur le terrain comme un avion de chasse.

Hatfield le décrit « flottant sur les bords du jeu et pouvant survenir de nulle part pour attaquer ».

Il décida en accord avec sa majesté de baser la conception de la Air Jordan V sur le P-51 avion de combat Mustang américain utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale.On note que les motifs de la midsole en forme de flamme ou en dent de requin, selon la manière dont on les interprète, rappelle l’esthétique agressive de l’avion de chasse.

C’est à nouveau Spike Lee dans le rôle de Mars Blackmoon qui est la vedette de la campagne publicitaire de la Air JordanV. A la télé c’est dans la série le Prince de Bel Air diffusée tout les soirs sur la chaîne américaine NBC que Will Smith alias le «Fresh Prince» fait la promotion de la Jordan V qui apparaîtra dans plusieurs épisodes du sitcom.

À l’époque c’est le neuvième plus haut score de l’histoire de la NBA. Les Chicago Bulls dépassent leur ratio de la saison précédente avec 55 victoires. Michael Jordan est de nouveau le meilleur marqueur de la NBA avec une moyenne de 33,6 points par match.

En plus d’atteindre le plus haut score de la ligue pour la quatrième fois consécutive, il est le meilleur intercepteur de la saison ce qui témoigne de son incessante activité sur les deux côtés du terrain. Il participa à son sixième All-Star Game. Les Chicago Bulls se qualifient pour les playoffs, mais sont éliminés par les Detroit Pistons, pour la troisième saison consécutive lors du septième match.

Sur le terrain le 28 mars 1990 Michael Jordan réalisa une première dans sa carrière en marquant 69 points contre les Cleveland Cavaliers, ce qui eut pour effet de procurer une incroyable visibilité au modèle.

IT’S GOTTA BE THE SHOES…

D’un point de vue technique et design, la Air Jordan V est une évolution de la Jordan III et IV, elle a été conçue avec plusieurs caractéristiques encore non employées dans la ligne de Jordan. La Jordan V est un modèle Mid plus haute qu’une Jordan IV avec tige de hauteur asymétrique qui est particulièrement renforcée au niveau de la malléole intérieure et doublée en mousse afin d’assurer une protection optimale de la cheville.

La languette de la chaussure est grise réfléchissante (en 3M) avec le logo Jumpman brodé . Ce détail visuel était une première sur une Jordan après l’elephant skin sur la Jordan III et les 3 grilles latérales d’aération plastifiées sur la IV sont reconduites sur la V pour permettre une meilleure respirabilité du pied pendant le jeu et contribuent à rendre la chaussure plus légère.

Nouvel élément de design, le lace-lock est introduit sur la Air Jordan V afin de faciliter le laçage, sa forme ergonomique qui le laisse bien plaqué sur la languette lui a valu d’être validé par la NBA contrairement à celui de la Jordan VI.

Une partie du midsole est composée de caoutchouc transparent (transparent rubber) ce qui était esthétique et inédit pour une chaussure de basket.

L’outsole est aussi en partie constituée de caoutchouc transparent dotée de motifs chevrons qui sont censés stabiliser les appuis et apporter de l’adhérence. Le logo Jumpman apparaît en transparence sur la partie avant de l’outsole. Le principal attrait de cette gomme translucide était de rendre visible la technologie AIR. Tinker Hatfield l’avait déjà utilisée ce même procédé pour dessiner la Nike Mag crée spécialement pour le film retour vers le futur 2. Déjà présente sur les Jordan III et IV, l’unité AIR SOLE est visible au niveau du talon. Afin de prouver qu’il existait bel et bien une bulle d’air à l’avant, elle devient visible.

Quatre colorways compose la General Release (GR) de la Air Jordan V OG : White / Black – Fire Red Air, Black / Black – Metallic Silver, Grape White / Grape Ice – New Emerald, et Fire Red White / Red – Black 23.

En résumé La AJ5 a été l’une des sneakers les plus appréciées de la gamme Jordan, de toutes les paires par la marque jusque-là, elle fut le modèle le plus adapté à la pratique du basket-ball. Techniquement, elle fut pensée avec un design avant-gardiste et bénéficia des meilleures technologies du moment. Jordan a joué un rôle majeur dans la conception de la chaussure sous la maestria de Tinker Hatfield.

De toute l’histoire du sport jamais un sportif n’a été autant impliqué dans l’élaboration de ses signature shoes que ne le fut Michael Jordan. Pour la Jordan V, il demanda plus de maintien et d’adhérence. Il la voulait plus large sur l’avant du pied et surtout plus agressive, Jordan savait ce qu’il attendait d’une paire. La marque au Jumpman avait déjà connu de beaux succès avec ses quatre précédents modèles, mais ceux-ci avaient principalement été réservés aux basketteurs américains.

C’est à partir de la Jordan V que Nike décide de sérieusement s’attaquer au marché européen en mettant notamment le paquet sur les innovations, histoire d’assurer le coup.

A ce stade de sa carrière, Jordan n’était pas encore techniquement au summum de son art ; mais d’un point de vue physique, son jeu laissait entrevoir qu’il avait déjà atteint son paroxysme. S’enrichissant d’un jeu plus collectif et réfléchi, la suite de sa carrière allait confirmer son rôle majeur dans l’histoire du sport…

LAISSEZ MOI VOUS RACONTER MON HISTOIRE…

1990, j’ai 18ans, je suis de passage à San Francisco; je visite la ville et j’en profite pour faire les boutiques et aussi d’aller trainer sur le playground local avec pour idée de tester le niveau et je ne fus pas déçu. De l’intensité, des dunks ravageurs et des athlètes sculptés dans le roc ne découragèrent pas mon mètre quatre vingt quatre de tâter la balle orange lors d’un pick up game.

Avec mes Nike Air Flight 89 aux pieds, je tentais de donner le change du mieux que je pouvais à ces joueurs habitués aux joutes verbales et physiques. Après le match, on me fit part d’une rumeur concernant un possible restockage de la Jordan V OG sortie la semaine d’avant et déjà sold out dans tout le pays. La rumeur désignait deux boutiques indé aux alentours de San Francisco.

Dès le lendemain matin, je fis en sorte d’être présent à une des adresses qu’on m’avait indiqué et là … j’ai vraiment vécu en direct l’effervescence de l’événement. La boutique était pleine de monde et les alentours également. Sans me décourager je me suis glissé dans la bonne file, en attendant patiemment que mon tour vienne. J’étais résolu à rester le temps qu’il faudrait quitte à passer la journée entière devant le shop. Mais la tension ne cessait de monter, les menaces aussi. Les gens étaient prêts à en découdre si nécessaire.

J’étais là, j’ai assisté à tout ça, certains ont commencé à se battre carrément pour avoir la paire en premier. Il fallait en plus la porter tout de suite, sans attendre d’être sorti quitte à se faire dépouiller dans la rue… Les abords de la boutique ressemblait à la cour des miracles… Resseleurs et grosses cailleras faisaient le guet à la sortie.

C’était tellement tendu, que j’ai dû, avant de sortir du magasin mettre ma paire dans un sac opaque. On m’avait prévenu qu’il était dangereux pour un Frenchy de se balader en arborant le logo du shop et que je risquais me faire agresser.

Je n’ai pas pu porter ma paire pendant une semaine car à ce moment-là, on dépouillait les gens ou certains étaient prêt à payer de leurs vies pour une paire de Jordan V. Cela m’a tellement marqué que lorsque j’ai pu enfin la porter, elle est devenue en quelque sorte ma paire fétiche, comme un symbole de cette mémoire. Encore une fois, ma passion pour la sneaker est le témoignage du temps qui passe et qui se rattrape jamais.

Et vous avez-vous vécu des moments similaires ???

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LE SAVIEZ-VOUS… Michael Jordan vs Carl Lewis

Quels sont les deux points communs que partagent le sprinter Carl Lewis quadruple médaillé d’or au JO de Los Angeles et le basketteur Michael Jordan ?

En 1984, Ils sont tout les deux sous contrat avec la marque Nike. Mais saviez vous toujours en 1984 que Carl Lewis fut drafté par les Chicago Bulls au dixième tour…

Alors que Jordan fut lui drafté en troisième position toujours la même année. Imaginez une seconde que Jordan ait pu avoir comme coéquipier la légende de l’athlétisme de l’époque….

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LE SAVIEZ VOUS… Jordan et Coluche

Le 21 et 22 août 1985 : Place du Trocadéro. Seuls quelques touristes américains et badauds ont reconnu Jordan basketteur de 21 ans. A l’époque, et même s’il vient d’être élu meilleur rookie de l’année 1985 en NBA, quasiment personne ne le connait.

Le basket américain commence à être diffusé sur Canal+ avec un certain Georges Eddy à la manoeuvre. La NBA est encore marginale en France.

Certes, Jordan est déjà considéré comme un phénomène, mais personne ne peut imaginer qu’il va accomplir une telle carrière.

Il rencontrera l’humoriste Coluche lors de son passage à Canal+ pour une émission à la bonne franquette… On se demande encore aujourd’hui de quoi on t-il bien pu parler…

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LE SAVIEZ-VOUS … Nike vs Adidas

Vous connaissez tous la célèbre Nike Air One désignée par Tinker Hatfield en 1987 qui fut le premier modèle dotée de la bulle d’air visible au talon et véritable vitrine technologique de Nike.

Mais saviez-vous que 10ans plus tôt Franck Rudy le véritable concepteur du dispositif alors ingénieur de la Nasa rentra en contact avec les fondateurs de Nike pour leur proposer une technologie avec un coussin d’AIR visible composé d’alvéoles remplies de gaz pressurisé moulé dans la semelle intermédiaire.

Technologie que Tinker s’appliqua à rendre visible… Et ça c’est pour l’histoire la plus connue de tous en majorité.

Mais il s’avère que Franck Rudy avait proposé en premier lieu à Adidas cette technologie, qui déclina l’offre…

Il semblerait que courrier de refus envoyée par Adidas à l’ingénieur serait toujours encadrée et exposée au siège de Nike à Portland…

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LE SAVIEZ-VOUS… AJ XIII

Michael Jordan a porté la Jordan 13 tout au long de la saison régulière 1997-98. Pour les matchs à domicile, le modèle « Black Toe » très vite rebaptisé « He got game ».

Mais saviez-vous que la Air Jordan XIII fit une apparition remarquée dans le film du même nom, aux pieds de l’acteur Denzel Washington. Jordan Brand réussit un astucieux placement de produit qui créa un véritable engouement autour du modèle.

En effet, une des scènes marquantes du film montre D. Washington (ex détenu qui souhaite se racheter aux yeux de son fils joué par Ray Allen) offrir une paire de Jordan XIII dans une boutique, et s’étonner de son prix de vente, ce qui la rend encore plus désirable aux yeux de son fils, qui veut le meilleur pour jouer au basket.

Pour en revenir au modèle la Air Jordan XIII, est le second modèle de la gamme Air Jordan à tirer parti de la technologie Zoom Air, elle est un hommage à l’attitude de prédateur de l’ancien numéro 23 des Chicago Bulls. Jamais une paire n’avait proposé un équilibre aussi subtil entre design et performance.

C’est un autre coloris nommé « Cherry » que l’on découvrit aux pieds de sa majesté lors des matchs joués à l’extérieur qui était en parfait harmonie avec sa tunique rouge des Chicago Bulls.

Toutefois, Mike s’accorda quelques petits écarts comme notamment le jour de son anniversaire le 17 Février 98 face aux Pacers d’Indiana de Reggie Miller.

Là, chez lui au United Center, il porta les « Cherry » modèle blanc et rouge et il inversa également sa genouillère (extérieur rouge et retroussé noir en haut).

N’allez pas croire que le fait de jouer le jour de son anniversaire lui donna des ailes, car jusqu’ici Mike afficha un bilan de 1 seule victoire pour 3 défaites. On ne su jamaisu si ses sneakers y étaient pour quelque chose mais ce soir là, il permit à son équipe de l’emporter face à leur futurs adversaires en Finale de conférence…

Il semblerait que cette victoire contribua à booster les ventes du nouveau modèle sortie le lendemain selon les insiders… Mythe ou réalité, nous n’en saurons pas plus. Côté résultat, les Bulls affichèrent un bilan de 62 victoires cette saison la et Jordan survola la saison régulière avec une moyenne de 30 points.

PS: il porta forcément la He Got Game à l’extérieur en début de saison car elle fut commercialisée la première. Il chaussa de temps en temps la Cherry lors des matchs à l’extérieur et de surcroit avant sa sortie officielle…

B.M.

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L’ère Jordan fait rentrer Nike dans une nouvelle ère part2

Savez-vous quel est le chiffre d’affaire réalisé par Brand Jordan en moyenne chaque année ? Réponse : pas loin de 3,5 milliards de dollars…

Depuis son lancement en 1985, les Air Jordan ont su créer un engouement planétaire, jusqu’à lors inédit dans l’univers des sneakers. À ce jour, elles sont les plus collectionnées, les plus portées, les plus adulées. Jordan était l’un des seuls athlètes à posséder des dons hors du commun.

Bosseur, gagneur, il était doté d’une rage de vaincre jamais vue jusque-là. Phénoménal dans sa manière de jouer, de penser, de se projeter. Nike créée pour lui la Air Jordan 1 en 1985.

La toute première paire de la gamme Jordan, c’est cette histoire que nous continuons de vous raconter…

Nike Air Ship

De l’or olympique aux parquets de la NBA…

Drafté en 3ème place par les Chicago Bulls au mois de juin 1984, champion Olympique aux JO de LA en juillet, il signe dans la foulée un contrat avec l’équipementier sportif Nike. La marque travaille rapidement à l’élaboration de la AJ1. Mais elle est encore en phase de développement, lorsque Jordan entame la pré-saison.

C’est donc chaussé d’un autre modèle, la Nike Air Ship au coloris blanc et rouge qui figure au catalogue de la marque, qu’il entame le 05 octobre 1984 sa pré-saison contre les Bucks de Milwaukee. Jordan, surmotivé et en quête de gloire se présente pour un match au cours duquel il confirme largement qu’il dispose de toute la panoplie pour affronter les meilleurs joueurs de la ligue.

Pour revenir au modèle, la Air Ship est la deuxième paire basket-ball de Nike à être pourvue d’une bulle d’air (air sole) logée dans la midsole au niveau du talon, tout comme la Mythique Nike AF1. Elle est dotée d’une tige en cuir. Dès le départ Jordan manifeste une certaine insatisfaction car il souhaite une paire plus proche du sol avec une semelle plus affinée à l’instar des Converses qu’il avait l’habitude de porter. La Air Ship dispose une semelle quasi identique à celle de la AF1, ce qui le gêne dans ses sensations de jeu. Le modèle sera ajusté à son envie.

Jordan n’est pas le seul joueur sous contrat à être équipé de la Air Ship, mais les siennes sont des « PE (player edition) » : Elles ont des caractéristiques particulières et adaptées sur mesure, à savoir que l’outsole pour Jordan est moins creusée au niveau du talon, et la midsole est plus affinée comme celle des Nike Dunk. Autre particularité, son modèle était une mid qui n’avait que 8 œillets au lieu des 9 présents sur le modèle classique high.

Nike Air Ship PE

Le 9 Octobre, toujours en pré-saison, Jordan arborera une Air ship au coloris Bred inhabituel (rouge et noir), ce qui constitue une violation de la « 51 rule » qui impose un dress code aux franchises, et qui oblige les joueurs à porter au moins 51% de blanc sur leurs chaussures et en accord avec les couleurs de leur franchise.

En effet, le 18 octobre 1984 au Madison square Garden lors du match opposant les Chicago Bulls, Jordan porte à l’échauffement et pendant le match le même modèle avec ce coloris Bred. Jusque-là rien d’anormal me direz-vous ?

Sauf que cette fois le match a lieu à New York, dans la Mecque du basket qui bénéficie d’une large exposition médiatique. De plus, David Stern le commissionnaire de la NBA est au bord du terrain et scrute de près la paire au coloris dépareillé qui ne respecte pas la règle des 51%.

Courrier adressé à Nike – Nike Air Ship BRED

Nike Air Ship Bred versus Nike Air Jordan1 Bred…

C’est à partir de là que les événements vont prendre une tournure imprévue,qui paradoxalement va contribuer à faire entrer la AJ1 dans la légende. Car, contrairement à ce que la communication de Nike à laisser entendre, c’est bien la Air Ship Bred qui en réalité a été bannie des parquets par la NBA, et non l’emblématique AJ1 Bred qui était encore en phase de développement !

La légende selon laquelle la Air Jordan 1 Bred fut interdite des terrains, et qui valut à Jordan pour l’avoir portée une amende de 5 000 dollars, est une pure fiction !

En effet, puisqu’il va la porter pour la première fois le 10 février 1985 pendant le All-Star Game au cours d’un match d’exhibition. Pour les plus sceptiques d’entre vous, sachez que le 25 février 1985 la NBA enverra une lettre au vice-président de Nike, Rob Stresser, pour lui signaler que Jordan portait une paire rouge et noire le 18 octobre 1984 lors de ce fameux match contre New York, donc la Air Ship Bred !

Il se dit qu’en plus de bannir le modèle, la NBA en interne aurait pris des dispositions et averti la marque qu’elle lui infligerait des amendes pouvant aller de 5000 à 20000 dollars en cas de non-respect répété du code vestimentaire. Toujours est-il qu’on ne revit plus Jordan porter de coloris Bred sur les parquets de NBA.

Nike se servira néanmoins de cette interdiction pour construire son plan marketing à la faveur de la Air Jordan 1, à travers une publicité qui dira : « la NBA l’a interdit, mais rien ne vous empêchera de porter en dehors des parquets… ». Une aubaine pour la marque qui depuis ses débuts a toujours misé sur un marketing astucieux voire atypique.

Jordan dans l’attente d’un nouveau modèle de AJ1 sera amené à porter à nouveau pendant quelques semaines la Air Ship Blanche et rouge…

Prototype AJ1 Chicago – Nike Dunk OG

Air Jordan is born…

Le 17 novembre 1984 avant le coup d’envoi du match à domicile contre les Philadelphies Sixers, les fans du numéro 23 sur le terrain et devant leur écran de télévision ont les yeux rivés sur un étonnant modèle porté par sa majesté : il s’agit de la version presque définitive de la Jordan 1… et le modèle intrigue, de même que son coloris noir, rouge et blanc, nommé« Chicago ».

Le modèle est une version améliorée d’une Nike Dunk composée d’une outsole de la Dunk, intégrant une bulle d’air au niveau du talon de la midsole, qui a elle-même été redessinée et réadaptée à l’outsole. Les zones de flexion sont plus prononcées sur le toe box,un empiècement supplémentaire vient renforcer le maintien latéral. Un laçage asymétrique permet d’améliorer encore la stabilité.

La grande nouveauté repose dans le design du upper : Son encolure est plus aboutie en terme de maintien et aussi de flexibilité. Elle est plus rigide que sur une Dunk, sur laquelle elle fait partie intégrante du upper ; tandis que sur la AJ1, elle est une pièce supplémentaire à part entière.

Le designer de la paire, Peter Moore est également à l’origine du nom « Air Jordan », ainsi que du logo avec les ailes, les fameuses Wings apposées sur le côté extérieur du upper. La légende raconte que ce dernier aurait eu l’idée de ce logo, au cours d’un vol entre Portland et Chicago, en voyant sur la veste d’un enfant, la reproduction des ailes figurant sur les badges des pilotes d’avion. Quel meilleur symbole pour représenter les prestations aériennes de Jordan sur un parquet…

L’effet Jordan commence à se faire sentir, le Chicago Stadium passe d’une moyenne de 6300 spectateurs à 11887 par match.

D’autant plus ses arabesques aériennes le propulse en couverture du célèbre magasine Sports Illustrated avec le titre « A Star is born » 30 jours à peine après son arrivée dans la prestigieuse ligue américaine de basket…

À SUIVRE.

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L’ère Jordan fait rentrer Nike dans une nouvelle ère part1

Introduction

En 1984, la marque Nike et Michael Jordan sont à l’origine de la saga commerciale de la Air Jordan 1 et d’un phénomène de société et de consommation alors inédit, le culte des sneakers. Michael Jordan n’est pas seulement un sportif d’exception, il va s’avérer être également un atout marketing majeur pour Nike, qui voit en lui une formidable locomotive pour l’image de la marque et pour le basket dans le monde entier.

La première paire créée par Nike pour Michael Jordan sera l’une des plus grandes réussites du marketing sportif. «Jordan a assuré la promotion de Nike, et Nike a assuré celle de Jordan » déclara David Falk alors agent de Michael Jordan. Leur association va s’avérer détonante…

Histoire d’un succès

Jusqu’aux années 70 le marché de la chaussure de sport était soutenu par des marques historiques leaders, où chacune avait sa place, son sport de prédilection. Puma, Adidas et Converse, pour ne citer que les principales, se partageaient ce marché cloisonné.

Mais une petite outsider ambitieuse et audacieuse allait venir bouleverser cet équilibre, bien décidée à se faire une place de choix parmi ses concurrentes.

En effet, créée en 1972, la marque Nike va connaitre en 10 ans une croissance fulgurante. Ses revenus vont passer de 28,7 millions de dollars à 867 millions de dollars de 1973 à 1983. La marque au Swoosh va ainsi passer du statut d’outsider aux États-Unis à celui d’acteur majeur du sport.

Cette croissance fut portée par une stratégie commerciale agressive, soutenue par plusieurs d’innovations technologiques audacieuses. Pour exemple, dès 1973, la marque lance sa célèbre Nike Waffle dotée d’une semelle gaufrée et d’un amorti en mousse, qualifiée de révolutionnaire dès sa sortie. En 1978, Nike innove encore en équipant sa running Tailwind de sa nouvelle technologie « Air ». Elle lancera en 1982 celle qui deviendra mythique, la fameuse Air Force One.

Nike ose et s’impose… et ça paye ! Dès 1981 elle devient numéro 1 de la chaussure de sport aux États-Unis. Mais pour étendre sa visibilité hors des frontières américaines, sa stratégie sera marketing. A partir de 1984, elle va miser sur les meilleurs athlètes dont le sport bénéficie d’une popularité mondiale.

C’est le cas du tennis par exemple, où elle sponsorise les stars que sont John Mc Enroe ou Mats Wilander. Nike continue de se focaliser sur le marché du running où elle concentre 90% de son marketing et ses ventes. Les Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 vont l’y aider, puisque les « athlètes Nike » y feront de très belles performances : 58 d’entre eux remporteront 65 médailles ! Nike brillera aux pieds du phénoménal Carl Lewis qui arrachera quatre médailles d’or olympiques.

Le monde entier vibre avec les exploits des plus grands sportifs, et Nike conscient de cette popularité toujours croissante va chercher à recruter les meilleurs, ou les plus prometteurs…

Toujours en 1984 et en pleine ascension, Nike, dans ce contexte très favorable, va signer un certain Michael Jordan après lui avoir déroulé le tapis rouge. Tout juste sorti de l’université de Chapel Hill et récemment couronné de l’Or Olympique avec la sélection américaine de basket, Michael Jordan est un basketteur prometteur mais encore peu connu du grand public. Il remporte le championnat universitaire NCAA en 1982 avec l’équipe de North Carolina en inscrivant notamment un des plus gros tirs de l’histoire du basket universitaire américain !

Son agent David Falk disait de lui :

« Michael était considéré comme un joueur très brillant, mais pas comme un joueur dominant et complet. Personne n’avait vraiment conscience combien il était bon, en partie à cause du système de North Carolina et aussi parce que son épanouissement avait été tardif. C’était évident qu’il allait devenir quelqu’un que l’on pourrait vendre, mais l’idée ne nous avait pas traversé l’esprit qu’il pouvait se révéler la personnalité sportive la plus prolifique de tous les temps. »

Et c’est grâce à cet agent que Jordan allait signer un contrat de sponsoring jusqu’alors jamais vu dans le monde du basket. Cette signature allait durablement marquer l’histoire du sport américain. En effet, Nike était loin de soupçonner à quel point ce partenariat serait rémunérateur…

Car là encore Nike va venir jouer les troubles fête

Jusqu’à la fin des années 60, le marché de la chaussure de basket-ball aux Etats-Unis est aux mains de Converse (avec ses mythiques Chuck Taylor All-Stars), et de Pro Keds autre marque forte du moment.

Adidas et Puma arrivent sur ce marché et comblent leur retard, avec des nouveautés plus techniques : la Adidas Superstar, qui sera portée par plus de 60% des joueurs en 1973 ; et chez Puma la Clyde de Walt Frazier qui sera la première « signature shoes » de l’histoire du basket. Bien qu’âgée d’à peine 2 ans, la marque Nike va aussi vouloir investir les parquets de basket et sort la Blazer en 1974. Converse jusqu’ici spécialiste des modèles en tissu, élargit sa gamme avec la Converse pro Leather en cuir.

Mais tout cela n’est encore qu’un échauffement ! En effet, c’est à l’approche des années 80 que le marché global du sportswear va devenir très lucratif et donner lieu à une concurrence effrénée entre les marques. Et chacune a évidemment des stratégies marketing et de sponsoring bien différentes. En 1984 avant son entrée en NBA, Michael Jordan rencontra Converse, Adidas et Nike. Trois stratégies de partenariat opposées, qui mirent Jordan en situation de refuser, d’être refusé, et enfin de signer …

Lycéen, Michael Jordan jouait en Adidas. Universitaire, il portait des Converse, marque sponsor officiel de sa fac. Mais Adidas qui était pour lui synonyme de robustesse et de qualité, et qui bénéficiait d’une forte notoriété à l’international avait sa préférence. Il veut entamer sa première saison en NBA avec des Adidas aux pieds.

Des premières discussions eurent lieu entre la marque et l’entourage de Jordan, mais la marque ne donna pas suite. Sa stratégie était de sponsoriser des joueurs à forte visibilité sur le terrain comme les pivots (Kareem Abdul Jabbar par exemple) plutôt que de miser sur des joueurs évoluant aux postes d’arrières.

Par ailleurs, Jordan arriva dans un mauvais contexte. Depuis le décès de son fondateur en 1978, l’équipe dirigeante d’Adidas composée de la femme et des 5 enfants de Dassler avait parfois le plus grand mal à prendre des décisions à l’unisson ! Le dossier Jordan ne suscita pas de consensus familial, et Adidas n’y donna pas suite.

A contrario, Converse avait une stratégie totalement différente. La marque misait sur les meilleurs joueurs quelques soient leurs postes, comme Julius Erving (ailier), Larry Bird (ailier), ou encore Magic Johnson (meneur). Dans ce contexte, Converse rencontra « MJ» pour lui offrir la possibilité de faire partie de cette escouade de superstars

Jordan resta perplexe quant à la place qu’il aurait au sein cette fine fleur des parquets, et il interrogea également Converse pour savoir s’il pourrait bénéficier de « signature shoes » à la hauteur des récentes innovations apportées par l’industrie du footwear. La réponse fut claire : il serait traité comme les autres joueurs, à savoir un contrat de 100 000 dollars par an pendant cinq ans, et des modèles de baskets identiques pour chaque athlète. Vous imaginez sa déception.

Dans le même temps la marque New balance offrit à James Worthy (coéquipier de M.Jordan) le plus gros contrat sponsoring basket-ball de l’époque soit 1,2 millions de dollars sur 8 années pour faire la promotion de la NB Worthy Express.

Crédit photo : vintage collector 78

Michael Jordan et son entourage se laissèrent finalement convaincre de rencontrer Nike. Il se rendit dans l’Oregon pour assister à une présentation, pilotée par Rob Strasser le directeur marketing, Peter Moore designer footwear en charge du projet « Jordan », et Phil Knight le co-fondateur de la marque.

Jusqu’en 1983, Nike, bien que leader du marché américain, est encore très marquée running, à l’image assez classique, un peu bourgeoise, et plutôt universitaire.
Malgré le succès de sa AF1, elle est en quête de crédibilité dans le basket-ball et souhaite acquérir à tout prix les services de « Sa Majesté ».

Dès sa première entrevue avec Nike, Jordan lance un pavé dans la mare en déclarant lui préférer Adidas ! Bien que n’ayant jamais porté de Nike de sa vie, il estime que selon son expertise la midsole des Adidas est moins haute que celle des Nike, ce qui risque de le gêner dans ses sensations de jeu…

Chose inédite pour l’époque, Peter Moore lui propose de les ajuster selon ses exigences. En effet, la plupart des joueurs portaient ce que les équipementiers leur fournissaient et devaient s’en contenter.

Les discussions débutèrent avec l’agent de Jordan David Falk qui demanda à la direction de Nike de traiter son client « comme un joueur de tennis », à savoir que Jordan devrait avoir sa propre ligne de baskets et de vêtements, comme Nike l’avait fait pour John McEnroe….

Jordan se vit proposer un contrat colossal de 2,5 millions de dollars sur 5 ans. Le contrat incluait en outre des actions de la firme Nike et autres bonus, qui le valoriserait à 7 millions de dollars sur 5 ans. La conception d’une ligne de vêtements à son effigie et surtout celle de plusieurs signature shoes firent également partie du deal, ainsi que le versement de royalties pour chaque article vendu et un énorme budget promotion. La validité du contrat était sous-tendu par l’exécution par Jordan d’au moins une de ces 3 conditions : 1. Devenir rookie de l’année, 2. devenir un All-Star, ou 3. marquer 20 points par match en moyenne dans les trois premières années de son contrat. Si Jordan ne remplissait pas sa part du contrat, la marque pourrait mettre fin à leur collaboration deux ans plus tôt.

Falk demanda ce qui se passerait si Jordan n’atteignait pas ses objectifs, mais qu’il permettait à Nike de vendre beaucoup de chaussures ? La réponse de Nike fut claire : Jordan devait vendre au moins 4 millions de dollars de chaussures au cours de sa troisième année, pour garantir les deux dernières années du contrat.

Encore déçu par l’échec de son entrevue avec Adidas, Jordan retourna néanmoins les voir en leur disant :  « This is the Nike contract, if you guys come anywhere close – I’ll sign with you guys ». Un budget bien trop onéreux pour Adidas qui ne fit pas monter les enchères jugeant le retour sur investissement trop incertain.

La stratégie de Nike bien que très onéreuse et risquée, s’avéra plus que payante. Investir aussi gros sur ce jeune basketteur prometteur allait lui rapporter très gros et lui permettre de s’imposer définitivement à l’international. Jordan, Nike aux pieds, allait s’imposer comme un des plus grands athlètes de tous les temps.

1984 fut une année cruciale pour Jordan : Drafté en 3ème place par les Chicago Bulls au mois de juin, champion olympique en juillet, il signa chez Nike à la fin de l’été. Le 18 octobre c’est donc un Jordan surmotivé en quête de gloire qui se présenta floqué du numéro 23 sur le dos de son jersey, prêt à affronter la franchise des New York Knicks. Le jeune meneur de jeu confirma qu’il était suffisamment armé pour affronter les meilleurs joueurs de la ligue. Nike qui avait commencé à travailler à l’élaboration de son pro model (la Air Jordan 1) ne put finaliser la paire à temps et fit donc jouer Jordan avec une Nike Air Ship aux pieds pour tous les match de pré saison et le début de la saison régulière… À SUIVRE

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Agassi fait basculer Nike dans une autre ère…

Savez-vous quel est le point commun entre l’album Wind of change du groupe Scorpions, la victoire de Ayrton Senna au championnat de formule 1, la diffusion de la série américaine 21 jump streets et le lancement sur le câble de la chaîne Jimmy, ou encore le succès du blockbuster de l’année « Maman, j’ai raté l’avion » ?

Réponse, tous ces événements se sont produits en 1990, soit exactement la même année que la sortie de la Nike Air Tech Challenge 2 Hot lava.

Si le parallèle peut vous semble farfelu, il est à la dimension de l’influence que ce modèle a eu sur le marché de la tennis shoes dans le début des années 90.

Un petit rappel des faits s’impose. Dans les années 70-80 le tennis est un sport ultra populaire dans le monde entier. Diffusé à la télévision, il bénéficie de larges audiences grâce aux quatre tournois du Grand Chelem que sont l’Open d’Australie, Rolland Garros, Wimbledon, et l’US Open. Rappelons que les joueurs de Tennis des années 80 tels que Bjorn Borg en Fila, Ivan Lendl en Adidas, ou John Mc Enroe avec sa Mc Attack sont des stars incontestées. Les équipementiers se bousculent pour fabriquer leurs pro model afin de donner de la visibilité à leurs produits. S’identifiant à leurs idoles, jeunes et moins jeunes se mettent à jouer au tennis et à porter des tennis. Car on parle bien de « tennis » à l’époque et non de « baskets » pour désigner les sneakers. Les paires emblématiques de l’époque sont les Adidas Nastase et Stan Smith. Le Tennis dans les années 70-80 est alors une véritable locomotive pour l’industrie du footwear, ce n’est qu’à partir des années 90 que la « tennis » au sens populaire du terme deviendra la « basket », avec l’expansion de la NBA, la puissante ligue de basket américain. Le tennis continue d’avoir ses aficionados et de faire vibrer ses fans, avec notamment l’arrivée sur les courts de jeunes joueurs qui deviendront rapidement très bankables pour leurs équipementiers, comme Michael Chang, Boris Becker et notamment André Agassi… Le marketing sportif entre dans une nouvelle ère, dans laquelle les sportifs deviennent des icônes mondiales… Plus rien ne sera jamais comme avant.

Nike Air Tech Challenge 1

C’est dans ce contexte que Nike met sur le marché une nouvelle version de sa Nike Air Tech Challenge sortie en 1988 et portée par la star montante du tennis américain, un certain André Agassi, qui réalise l’exploit de figurer parmi le top 3 mondial après seulement une année de présence sur le circuit ATP.

Depuis son arrivée sur les courts de tennis, Agassi impose son jeu et son style vestimentaire très coloré et inédit dans ce sport aux codes très strictes et classiques. Cheveux longs, bandeaux, shorts en jean, t-shirts multicolores et cyclistes fluos sous le short, Agassi innove, divise, et ne laisse personne indifférent. Mais son niveau et son style de jeu ont vite fait de faire taire ses détracteurs. En effet, il est au départ réputé comme un cogneur de fond de court peu réfléchi. Il retourne chaque balle en frappant le plus fort possible, aussi bien en coup droit qu’en revers, quadrillant le terrain et perturbant ainsi le jeu d’adversaires plus classiques, au style de jeu plus léché, se finissant souvent à la volée. Au final son jeu était bien plus réfléchi qu’il n’y parait. Fort de ses victoires, il finit par imposer sa personnalité et son style, et conquérir un public plus jeune et plus moderne, dans le milieu tennistique comme en dehors. Agassi n’a que 18 ans, lorsque Nike le signe en 1988. Son ascension et l’empreinte qu’il laissera dans l’histoire du tennis ne se feront pas sans la marque.

En 1990, Nike créé pour Agassi à l’occasion du tournoi de Rolland Garros à Paris, la Nike Air Tech Challenge 2 Hot lava au coloris flashy… Elle est désignée par le prolifique design produit Tinker Hatfield. D’un point de vue technique, la paire s’inscrit dans continuité de ce que Nike développait pour le tennis depuis les années 80, à savoir un modèle mid cut.

Crédit Photo: vieilleecole

La midsole du modèle est dotée pour la première fois d’une unité air sole de type air max et d’un air unit à l’avant. En effet, André Agassi demanda à Nike des chaussures plus confortables avec plus d’amorti pour s’adapter aux différentes surfaces de jeu, mais également à la durée des matchs. En effet, l’évolution du jeu et l’arrivée massive de grands attaquants de fond de court au détriment des attaquants de volée, influent sur la durée des matches qui s’est de fait allongée. Agassi était un joueur de fond de court capable de parcourir sur un match en cinq sets l’équivalent d’un semi-marathon en fractionné ce qui induisait plus de déplacements, de rythmes et de jeu physique.

L’outsole de la Air Tech challenge 2 reprend le même design et que celle de la Air Tech challenge 1, à la différence qu’elle intègre le code couleur du modèle. La zone d’usure située à l’avant de l’outsole est en durathane, matériau adhérent et résistant à l’abrasion, confère une bonne stabilité au tennisman sur leurs appuis avant.

L’Empeigne est en cuir synthétique renforcé à l’avant avec des pièces et œillets plastiques, présents également sur le haut de l’empeigne, afin optimiser le maintien lors des déplacements latéraux.

Le seul changement apporté à l’ATC 1, est le code couleur hot lava mis en avant avec l’éclaté de peinture sur le coté, directement inspiré du revers d’André Agassi. Il s’agit d’une sorte éclaboussure évoquant l’impact de la balle sur le tamis de la raquette et la projection de terre battue lorsqu’elle percute le sol en pleine vitesse. Le coloris vif de la paire dénote dans le monde feutré du tennis, qui ne tolère pour seule couleur criarde que le jaune fluo de ses balles. Le modèle ne sortira que dans cet unique coloris.

En dépit de son apparence fantasque, André Agassi était très exigeant quant à la qualité et aux performances techniques de son équipement. Il exigeait par exemple lorsqu’il changeait de marque de raquette, que son nouveau modèle soit moulé à l’identique du précédent…

Nike Air Tech Challenge 2 swapée avec une semelle de Nike Air Trainer 1

Autre exemple illustrant sa quête de performance, il décida de « sole swaper » (remplacer une semelle par une autre) sa Air Tech Challenge 2 dotée de la récente technologie Air Max, au motif que la semelle était trop haute et qu’il perdait des sensations par rapport à son jeu, qui était basé sur des déplacements longs et latéraux. Il voulait une semelle plus proche du sol pour avoir plus de sensations, et il opta pour le profil de la semelle de la Trainer 1 pour jouer sur la terre battue de Rolland Garros. Il poussa le vice jusqu’à réclamer différentes outsole en fonction des différents revêtements : herbe, synthétique, etc… à une époque où les tennismans avaient généralement deux paires différentes, une pour l’herbe et une pour la terre battue. Agassi n’en était pas à son coup d’essai, il avait déjà effectué la même adaptation sur la précédente ATC 1, comme de nombreuses photos l’attestent ; et encore avant elle, il avait déjà effectué la même modification sur sa Trainer 1, alors que ni Matt Wilander ou John Mc Enroe, chaussés du même modèle n’avaient exigé ce type de changement.

Agassi ne porta la Hot Lava que quelques mois, notamment pour Rolland Garros, et il bascula sur la ATC3 pour Flushing Meadows.

Le Hot Lava sera décliné sur une collection de vêtements et tenues créées spécialement pour Agassi. Elle sera soutenue par un marketing plus poussé. Précédemment, chaussé des ATC1, il jouait avec un short en jean et un tee shirt blanc uni avec un logo identique à celui de Mc Enroe. Il portait également une veste en jean, mais ne bénéficiait pas d’une collection complète allant du T-shirt, au short, au survêtement, veste et chaussettes ! Le tout soutenu à grand coups de spots publicitaires déjà très décalés pour l’époque et de parutions presse. Nike le signa pour un contrat de 100 millions de dollars sur 10 ans.

Crédit Photo: vieilleecole

Le trublion atypique et chevelu de la scène tennistique, starifié se voyait doté de collections dédiées, exigeant désormais un colorway différent pour chaque tournoi du Grand Chelem. Il clouera définitivement le bec à ses détracteurs, en devenant le seul joueur de l’histoire à avoir remporté les 7 titres les plus prestigieux du tennis : les 4 tournois du Grand Chelem sur 4 surfaces différentes, les Masters et la médaille d’or olympique à Atlanta en 1996. Pas mal pour le kid de Las Vegas qui était classé à la 610 ième place ATP à ses débuts….

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